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Retour Page 1 - HAITIJUSTICE - IL FAUT JUGER DUVALIER

 


LETTRE OUVERTE

 À Monsieur le Président de la République d’Haïti,

Michel MARTELLY

 Paris le 4 Octobre 2011

 
 Monsieur le président,

 
Vous avez été élu démocratiquement par la majorité du Peuple Haïtien qui a placé en vous ses espoirs pour la renaissance de notre pays.

J’ai été frappé par votre modestie lorsque vous avez déclaré que vous étiez pratiquement un novice devant l’immense tâche qui vous était dévolue et que vous comptiez sur les compétences de ceux qui devaient vous entourer.
Dès lors j’ai été favorable à votre arrivée au pouvoir.
Je suis parfaitement conscient des difficultés auxquelles vous vous êtes confronté, notamment celles qui sont venues de la chambre des députés et du sénat, dont il ne fait de doute pour personne qu’ils sont les porte-paroles du mouvement Lavalas et qu’ils ont cherché à vous faire obstruction.
Mais j’ai appris, avec une certaine inquiétude, que votre équipe comporte des personnalités qui ont eu à voir avec la gouvernance de l’ancien dictateur Duvalier.
Je sais que notre pays traverse une période particulièrement difficile après l’immense désastre causé par le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Je ne vous en veux donc pas de tenter de rassembler toutes les énergies et les compétences susceptibles de mettre en œuvre la reconstruction nationale.
Partisans du « tête ansamb » je conçois parfaitement que vous ayez fait appel à des collaborations que personnellement vous jugiez utiles à votre gouvernement.
Mais je me permets de vous rappeler que la situation difficile vécue par le peuple haïtien au lendemain de cette violente catastrophe n’est pas seulement due au désastre de la nature . Elle est aussi la conséquence de cet autre séisme qui a ravagé notre pays. Je veux parler des dictatures sanguinaires des Duvalier suivie par une série de coups d’état menés par des êtres qui ont poursuivi leur œuvre dévastatrice.
Haïti, Monsieur le Président est, comme pour vous, ma patrie.
Je suis natif-natal de Bainet, et mon nom de famille : « Bloncourt », est encore largement présent sur le sol national.
Toute ma vie, toute mon œuvre, tous mes actes, ont été en accord avec l’Histoire de notre pays.
J’ai gardé intacte, malgré un long exil, mes racines et mon amour de ma terre-natale.
Ma longue vie en témoigne. J’aurai 85 ans le mois de novembre prochain.
Je fus l’un des fondateurs, avec Dewitt Peters, Geo Remponeau, Albert Mangonès et quelques autres, du Centre d’Art, qui fut l’étincelle qui a mit le feu aux poudres contribuant à l’explosion des « Peintres du merveilleux ».
Je fus le frère de lutte et d’espérance de notre célèbre Jacques Stephen Alexis qui est encore aujourd’hui, porté disparu, victimes des sbires de la dictature.
Je fus membre et porte-parole des Grévistes de la faim en l’Eglise de St Mery à Paris, en1981, qui contribua à la dénonciation internationale du pouvoir guignolesque et sanglant de Jean-Claude Duvalier.
Je fus enfin, et entre mille autre chose, le Président du « Comité des Livres pour Haïti », qui collecta en 1986, plus d’un million d’ouvrages.
Je fus et suis encore le fondateur et le Président du « Comité pour la défense des droits de l’Homme et de la Démocratie en Haïti et dans le Monde », plus connu sous l’appellation de « Comité pour juger Duvalier ».
Je suis l’auteur, avec Marie-José Nadal de « La Peinture Haïtienne » édité par Nathan (deux éditons).
Sont parus aux Imprimerie Deschamps, à Port-au-Prince : « YETO, LE PALMIER DES NEIGES » et « CRIC-BLONCOURT », un livre de contes.
« DIALOGUE AU BOUT DES VAGUES » paru aux Editions Mémoire d’Encrier, est l’échange de l’exilÉ et de l’exilÉE … au lendemain de la chute de la dictature …
« MESSAGERS DE LA COLÈRE » (Édition Le Temps des Cerises) écrit avec mon ami Michaël Löwy parle des évènements de 1946 et des « Cinq Glorieuses » dont René Depestre fut l’épique poète.
En août dernier, j’étais l’invité d’honneur de la journée des écrivains haïtiens au Centre Na-Rive à Montréal.
Quelques exemples parmi des dizaines d’autres pour vous dire mon attachement à notre pays et la conviction qui m’habite, et que j’ai le devoir de vous parler aujourd’hui.
Vous parler de la présence en Haïti de l’ex dictateur Jean-Claude Duvalier, ce que je considère comme une insulte à notre peuple.
Voilà un homme qui a succédé sans hésitation à son père et a poursuivi son œuvre Voilà un potentat, « déchouké », les mains nues, par ce même peuple qui vous a élu , qui s’est enfui, emmenant dans ses bagages des millions de dollars et laissant derrière lui, ruines
et désespoir.
Ses prisons, tel Fort-Dimanche, ont été des lieux où des dizaines de milliers de patriotes ont été torturés et massacrés (confère l’admirable livre de mon ami Patrick Lemoine : « FORT-DIMANCHE » et « LES CACHOTS DE DUVALIER » de feu mon ami Marc Romulus).
Des milliers de boat-poeple ont péri aux larges des plages paradisiaques de Miami.
Des centaines de milliers d’Haïtiennes et d’Haïtiens ont pris le large, à Miami, New York, le Québec, la France, l’Afrique, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et que sais-je encore…
Ils ont fui ce régime despotique, traquant l’intelligence, la liberté, les moindres sursauts démocratiques…
Nous sommes nombreux à réclamer que Jean-Claude Duvalier soit jugé pour ses « crimes contre l’humanité » et que ses biens usurpés soient remis au Trésor haïtien.
Je m’adresse donc à vous, Monsieur le Président de la République, au nom de tous ceux-là, pour qu’au moins vous répondiez à mon réquisitoire et que nous soyons fixé sur vos intentions.
Vous ne pouvez pas ne pas savoir que récemment, des dizaines de manifestants ont interrompu une conférence de presse pendant laquelle Amnesty International dévoilait un rapport sur l'ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier.
Les manifestants pro-Duvalier ont accusé l'organisme de défense des droits de
la personne de manquer de crédibilité et de chercher à semer la discorde.
Les représentants d'Amnesty International ont commencé à présenter le
document, avant d'annuler la conférence de presse quand les avocats de
Duvalier et les manifestants ont interrompu le tout.
L'organisation devait rendre publics de nouveaux témoignages fournis par des
victimes de la dictature et leurs proches.
Duvalier est rentré en Haïti en janvier, de son exil en France. Il avait
été chassé du pouvoir en 1986, après un règne de 15 ans.
Je suppose que vos fonctions vous obligent à aider la Justice et à la faire respecter.
J’espère que vous répondrez à ma requête espérant que vous êtes toujours celui que j’ai admiré pour sa modestie lors de sa prise de pouvoir et qui me donne toujours à penser que vous êtes celui qui, enfin, aidera Haïti à se relever.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations patriotiques.

Gérald Bloncourt

gerald.bloncourt@club-internet.fr

 


 

J’accuse !

martelly-copie-2.jpg

Le président Martelly et Jean-Claude Duvalier

(récemment) au cours d'un entretien amical

 

 J’accuse Michel Martelly, président de la République d’Haïti de couvrir en fait l’ex dictateur Jean-Claude Duvalier séjournant actuellement en Haïti.

Dans ma lettre ouverte en date du 4 octobre 2011 je lui avais demandé de prendre position à ce sujet, et je cite :

 

Je veux vous parler de la présence en Haïti de l’ex dictateur Jean-Claude Duvalier, ce que je considère comme une insulte à notre peuple.
Voilà un homme qui a succédé sans hésitation à son père et a poursuivi son œuvre Voilà un potentat, « déchouké », les mains nues, par ce même peuple qui vous a élu , qui s’est enfui, emmenant dans ses bagages des millions de dollars et laissant derrière lui, ruines
et désespoir.
Ses prisons, tel Fort-Dimanche, ont été des lieux où des dizaines de milliers de patriotes ont été torturés et massacrés (confère l’admirable livre de mon ami Patrick Lemoine : « FORT-DIMANCHE » et « LES CACHOTS DE DUVALIER » de feu mon ami Marc Romulus).
Des milliers de boat-poeple ont péri aux larges des plages paradisiaques de Miami.
Des centaines de milliers d’Haïtiennes et d’Haïtiens ont pris le large, à Miami, New York, le Québec, la France, l’Afrique, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et que sais-je encore…
Ils ont fui ce régime despotique, traquant l’intelligence, la liberté, les moindres sursauts démocratiques…
Nous sommes nombreux à réclamer que Jean-Claude Duvalier soit jugé pour ses « crimes contre l’humanité » et que ses biens usurpés soient remis au Trésor haïtien.
Je m’adresse donc à vous, Monsieur le Président de la République, au nom de tous ceux-là, pour qu’au moins vous répondiez à mon réquisitoire et que nous soyons fixé sur vos intentions.
Vous ne pouvez pas ne pas savoir que récemment, des dizaines de manifestants ont interrompu une conférence de presse pendant laquelle Amnesty International dévoilait un rapport sur l'ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier.
Les manifestants pro-Duvalier ont accusé l'organisme de défense des droits de
la personne de manquer de crédibilité et de chercher à semer la discorde.
Les représentants d'Amnesty International ont commencé à présenter le
document, avant d'annuler la conférence de presse quand les avocats de
Duvalier et les manifestants ont interrompu le tout.
L'organisation devait rendre publics de nouveaux témoignages fournis par des
victimes de la dictature et leurs proches.
Duvalier est rentré en Haïti en janvier, de son exil en France. Il avait
été chassé du pouvoir en 1986, après un règne de 15 ans.
Je suppose que vos fonctions vous obligent à aider la Justice et à la faire respecter.
J’espère que vous répondrez à ma requête espérant que vous êtes toujours celui que j’ai admiré pour sa modestie lors de sa prise de pouvoir et qui me donne toujours à penser que vous êtes celui qui, enfin, aidera Haïti à se relever.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations patriotiques.

 

Jusqu’à ce jour je n’ai reçu aucune réponse, et Monsieur Michel Martelly a rendu visite à cet ex dictateur, trinquant avec lui et ses soutiens à l’occasion d’un échange amical.

 

J’accuse donc Monsieur Martelly de couvrir en fait celui qui devrait être traduit devant les tribunaux, accusé de Crimes contre l’Humanité.

 

J’en appelle à la conscience de tous les démocrates, de tous ceux qui sont animés par un esprit de justice, afin qu’ils dénoncent avec moi l’attitude de monsieur Martelly en lui demandant une fois encore de se montrer à la hauteur de ses fonctions et de ses responsabilités.

 

Je les invite à rejoindre le Collectif contre l’impunité dont voici les coordonnées :

 

cedh@cedh-haiti.org

 

 

Je reproduis ci-dessous l’appel de ce collectif.

 

Gérald Bloncourt

Président du Comité pour la Défense des Droits de l’Homme et de la Démocratie en Haïti et dans le Monde

Paris 15 Décembre 2011

 


Collectif contre l’impunité

Des plaignants-es, contre l’ex dictateur Jean-Claude Duvalier et consorts, et des organisations de défense des droits humains

Centre œcuménique des droits humains (cedh) - Kay Fanm (Maison des femmes)

Mouvement des femmes haïtiennes pour l’éducation et le développement (Moufhed) - Réseau national de défense des droits humains (rnddh)

Point focal: Centre œcuménique des droits humains (cedh) - cedh@cedh-haiti.org

 

Communiqué

Jean-Claude Duvalier peut être poursuivi pour les exactions de son régime

Cela fait 11 mois depuis de l’ex dictateur Jean-Claude Duvalier est revenu en Haïti après s’être exilé pendant 25 ans en France. 11 mois depuis que des plaignants-es se sont présentés par-devant les tribunaux pour exiger le jugement de l’ex Président à vie pour des crimes contre l’humanité commis sous son gouvernement; pour réclamer que justice soit rendue aux milliers de personnes de toutes conditions que le régime a emprisonnées, torturées, exécutées, fait disparaitre, déportées. 11 mois depuis que des organisations nationales et internationales exhortent l’État haïtien à se plier à ses obligations en matière de respect des droits humains.

Le Collectif contre l’impunité a symboliquement choisi la période de commémoration de la Déclaration universelle des droits humains (10 décembre) pour réaffirmer sa détermination à poursuivre les démarches visant au jugement de Jean-Claude Duvalier pour crimes contre l’humanité. En tant qu’Haïtiens et Haïtiennes, nous sommes au cœur même de l’humanité. En nous libérant de l’esclavage en 1804, nous avons proclamé notre humanité pleine et entière. En étant, en 1945, parmi les 19 pays signataire de la charte de Nuremberg établissant le tribunal pour juger les crimes du nazisme, nous avons à nouveau attesté de notre appartenance à l’humanité. En 1946, en étant membre fondateur des Nations Unies, nous avons contribué à codifier de manière irrévocable les droits humains. En 1986, en mettant fin à la féroce dictature des Duvalier, nous avons réitéré notre volonté de construire un État de droit démocratique, donc soucieux du respect de l’intégrité des personnes. Haïti a donc toute légitimité pour poser la question des crimes contre l’humanité.

Le Collectif a expliqué le sens de sa démarche, une quête de justice et donc de vérité pour contribuer à ce que la nation confronte son histoire plutôt que de la subir ou de feindre de l’ignorer. Réclamer que la justice se prononce sur des crimes qui ont si douloureusement marqués notre vie de peuple, inviter nos compatriotes à réfléchir sur les mécanismes de la dictature des Duvalier, cela ne s’apparente en rien à une stérile recherche de vengeance.

Depuis que le Collectif s’est lancé dans ce combat spécifique contre l’impunité et le révisionnisme, d’autres voix, d’ici et d’ailleurs, se sont solidairement mêlées à la nôtre. Ainsi, avec le concours de juristes internationaux[1] il a été élaboré un Amicus, c'est-à-dire un commentaire juridique destiné à aider les autorités judiciaires. Le document indique comment le cas de Jean-Claude Duvalier peut être traité et en quoi les allégations concernant le caractère soit disant illégal d’une inculpation de l’ex dictateur ne sont pas fondées, tant au regard de la législation haïtienne que du droit international obligeant Haïti. L’Amicus, démontre que:

-       le droit international s’applique en Haïti ;

-       il n’y a pas de prescription, ni d’amnistie pour les crimes contre l’humanité ;

-       des crimes contre l’humanité ont été allégués sous le gouvernement de Jean-Claude Duvalier ;

-       des crimes dans le droit haïtien en vigueur peuvent constituer des crimes contre l’humanité ;

-       Jean-Claude Duvalier est responsable des actes délictueux commis par l’État haïtien ; et

-       Jean-Claude Duvalier peut être poursuivi.

Le contexte national continue cependant à provoquer de graves inquiétudes et porte notamment à s’interroger sur la volonté politique de l’État à tout mettre en œuvre pour que la justice puisse effectivement suivre son cours. Réclamer que Jean-Claude Duvalier rende compte des actes de ses 15 ans de pouvoir sans partage est une exigence éthique.

Port-au-Prince, le 14 décembre 2011

Pour le Collectif

Danièle Magloire

 



[1] Patricia Sellers, ex cheffe adjointe de la Section des avis juridiques, Bureau du Procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et conseillère juridique spéciale à la Division Genre et Droits de la Femme de Haut Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, Open Society Justice Initiative et Avocats sans frontière Canada (ASFC).


 

 

DÉCLARATION

 

 

Au nom de la Loi et de la Justice

 

Au nom de la Morale et du Devoir de protection de la jeunesse

 

 

LE CENTRE ŒCUMÉNIQUE DES DROITS HUMAINS

( CEDH )

 

Proteste énergiquement contre le fait

 

----- Que Jean-Claude Duvalier, prévenu de crimes contre l’humanité, de

détournements de fonds au préjudice de tout un peuple, assigné à résidence sur ordre du juge d’instruction puisse circuler ainsi librement sur tout le territoire de la République

 

----- Que l’on ait pu, par une provocation inqualifiable à la mémoire des milliers de compatriotes, filles et fils d’Haïti, choisir Jean-Claude Duvalier

comme Parrain de la promotion des futurs hommes et femmes-de-loi, de la Faculté de Droit des Gonaïves.

 

Le Centre Œcuménique des Droits Humains, interpelle toutes les composantes, exécutive, législative et judiciaire de l’État Haïtien pour qu’elles prennent leurs responsabilités afin que Jean-Claude Duvalier cesse de narguer les victimes de ses forfaits et que toutes les dispositions qui s’imposent soient prises pour qu’il soit jugé conformément aux lois et aux instruments internationaux signés et ratifiés par Haïti.

  

Sylvie W. Bajeux, Dir. Exéc.

Port-au-Prince, le 20 décembre 2011


 

LIENS DES PAGES :


Page 1 - HAITIJUSTICE - IL FAUT JUGER DUVALIER

 

Page 2 - L'EPOUVANTABLE_DICTATURE_DES_DUVALIE

 

Page 3 - http://haitijustice.over-blog.com/pages/Page_3_ASSASSINS_-6246045.html

 

Page 4 - Temoignages_de_Marc_Romulus--6247978.html

 

Page 5 - LISTE DE QUELQUES-UNES DES VICTIMES...

 

Page 6 - Des images qui témoignent de l'enfer

 

Page 7 - Des monstres ... et des livres

 

Page 8 - EXTRAITS_DES_ARCHIVES_DU_COMITE

 

Page 10 - LE SCANDALE CONTINUE !...

 

Page 11 - La lutte continue....

 

Page 12 - INFORMATIONS_AUTOUR_DE_LA_PRESIDENCE_DE_MICHEL_MARTELLY

 

Page 13 -Comité contre l ’impunité et pour la justice en Haïti C C I P J H

 

 

 

Page 14 - AMNESTY INTERNATIONAL


 


 


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